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Depuis la découverte de sa présence en Méditerranée, lexpansion de la Caulerpa taxifolia a été relativement rapide. Des mécanismes de dissémination naturels ou favorisés par lhomme lui permettent détablir des colonies étendues en des points éloignés les uns des autres. Lalgue a été observée en 1969 a Stuttgart, elle a été retrouvée à Monaco en 1984 puis en France a Roquebrune en 1990. Elle a également été signalée dans le Var a Toulon. Ce phénomène peut être explique par plusieurs points. Tout dabord, par le transport des eaux de ballast ou sur les coques de bateaux, lalgue est déplacée. Le mouillage des bateaux, le nettoyage des filets, le chalutage constituent également des risques importants de dissémination à longue distance. En effet, les fragments accrochés aux ancres, aux chaînes de bateaux et aux engins de pêche (voire au matériel de plongée) peuvent survivre 10 jours dans un endroit humide, à labri du soleil et régénérer une nouvelle colonie, une fois rejetés en mer. cliquer sur la photo pour l'agrandir Quand elle arrive sur un lieu précis, notamment des zones de mouillage de bateaux de plaisance, des ports de plaisance, des zones de pêche ou des ports de pêche, son expansion devient alors très rapide : dune part, a cause de son adaptation très rapide et très diverse, et dautre part du fait dune caractéristique propre a elle-même : une "cicatrisation rapide". Lorsquune partie de lalgue est sectionnée, la cicatrisation se fait immédiatement, empêchant que lindividu ne se vide de son cytoplasme. La partie de lalgue séparée peut alors se développer indépendamment : elle se comporte comme une bouture, cest-a-dire quelle devient un organisme a part entiere capable de survivre et de se reproduire. Cette reproduction végétative semble le seul moyen de multiplication de lalgue en Méditerranée. De plus, la dissémination sur de courtes distances se fait principalement par des boutures dispersées par hydrodynamisme. cliquer sur la photo pour l'agrandir Le phénomène de bouturage est important puisquun petit fragment de cette algue suffit pour donner naissance a une nouvelle colonie. La progression de cette nouvelle colonie devient alors extrêmement rapide : la multiplication annuelle de la surface peut varier de deux a dix fois. Une seule colonie produit des centaines de boutures, issues dun seul et même individu, qui se dispersent sur plusieurs dizaines (voire centaines) de mètres autour de la colonie-mère. cliquer sur le schéma ou la photo pour l'agrandir La surface concernée par la Caulerpa taxifolia était de lordre de 1 m2 en 1984. En 2000, la surface totale concernée en Méditerranée est estimée à près de 6000 hectares, soit une surface 60 millions de fois plus grande. Presque 20 années après sa première découverte en Méditerranée, 90% des colonies se trouvent toujours concentrées 200 km à lEst et 200 km à lOuest de sa première observation. cliquer sur le graphique pour l'agrandir Cette croissance exceptionnelle est dûe en partie à un atout indéniable : normalement, le manque dazote minéral est un facteur limitant le développement dune plante. Or la caulerpa taxifolia est capable de fabriquer son propre azote minéral à partir de lazote de lair dissous dans la mer. En France, dans les secteurs les plus anciennement colonisés, lalgue a atteint son expansion maximale en profondeur et ne peut guère continuer à progresser. Sur tous les autres sites, les colonies de Caulerpa taxifolia présentent une vitesse de croissance importante et aucun ralentissement de sa progression nest pour le moment perceptible. Les régressions naturelles sont très localisées et momentanées. La colonisation ne peut alors se faire que latéralement, de part et dautre de la zone atteinte, le côté situé sous le courant dominant progressant plus vite. cliquer sur le schéma pour l'agrandir |